LE CLAN HORNEC
La jeunesse montreuilloise monte en puissanceLes frères Hornec (appelés aussi les frères "H", à l'instar de certains
"Z"), Marc, Mario et Jean-Claude, ont commencé leur carrière au début
des années 80, à Montreuil. Leur famille, des gitans sédantarisés, est
installée dans la cité de la Boissière. La même cité que celle d'où
vient
Claude Genova,
le gros voyou du moment. Du coup, les Hornec n'ont pas de mal à sa
faire, un temps, une place à ses côtés pour taper quelques affaires.
Mais assez vite, ils vont faire cavaliers seuls. Les personnes avec qui
ils ont grandit leurs font confiance. Des maghrébins et des gitans pour
la plupart. Leur activité centrale est propre à la nouvelle donne du
Milieu : le braquage. Ceux tapés par l'équipe s'avèrent être de plus en
plus audacieux. Le noyau dur de la bande, composé d'une dizaine de
jeunes, prend de l'importance. Mais l'ascension des frères de Montreuil
ne commence réellement qu'en 1989.
Cette année-là, le caïd de la capitale Claude Genova est écroué. Les
Hornec voient donc leur ambition décuplée. À leurs côtés, on trouve
certains futurs grands noms maghrébins du Milieu parisien, à savoir
Ihmed Mohieddine et
Nordine Mansouri, mieux connu sous le pseudonyme "la Gelée" (de l'arabe
lagel,
le veau). Petit à petit, les Hornec, menés par Marc, reprennent les
affaires de Genova, notamment les bars à hôtesses. Mais pas sans
difficultés. Ainsi en novembre 1993 est tué
Michel Thiry, un ami des frères gitans, à Montreuil.
Claude Genova, qui a bénéficié d'une permission en février 1994, se met
au courant des derniers gros coups tapés par le clan Hornec et décide
de les mettre à l'amende. Ainsi ses hommes enlèveront
la Geléedans le but de lui faire avouer, de la manière la plus violente qu'il
soit, les emplacements des magots de la bande. Une technique que Genova
affectionne tout particulièrement. Mais l'un des ravisseurs n'est autre
que le beau-frère de la Gelée. Ce dernier sera donc relâché contre une
forte rançon. Puis Genova rentre en prison, et là les hostilités
commencent.
En mai 1994, l'assassin de Thiry,
Éric Pasquet, est abattu à Paris, suivit de
Joël Guignon, tué le 12 juin à Nogent-sur-Marne. Le lendemain, c'est
Féfé le Brochet qui tombe, le même jour que deux frères gitans proches des Hornec, victimes de l'instinct vengeur du dénomé
Pépé. Le 20 août 1994,
Claude Genovaa droit à une autre permission. Deux truands indépendants poussés par
les Hornec vont lui régler son compte : le 22 août 1994, Claude le Gros
est abattu de trois décharges de fusil alors qu'il se trouve avec sa
femme.
Les Hornec sont alors entièrement libres pour manoeuvrer et réinvestir
l'argent issu des braquages de fourgons dans des bars, des restaurants
et cinq boîtes de nuit. Mais les derniers fidèles de Genova n'ont pas
dit leur dernier mot : dans la nuit du 23 au 24 mai 1995, deux boîtes
des frères gitans sont plastiquées à Evry et Andilly, et un engin
incendiaire est lancé à travers la vitre d'un restaurant du Perreux. Et
le 3 août 1995, l'un des tueurs de Genova,
Jean-Dominique Poletti, est descendu à Boulogne-Billancourt dans sa mercedes. Son complice,
Kadda H. dit
Karim, s'est lui enfui en Algérie.
Puis le calme revînt...